Eglise belge : scandales sexuels - Richard Werly Bruxelles

Publié le par Église Évang. Réformée Africaine de Suisse

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L’Eglise belge promet aide et justice aux victimes d’actes pédophiles

L’épiscopat belge a réagi ce lundi matin aux révélations publiées la semaine dernière sur les abus sexuels commis au sein des institutions catholiques du pays. Mais de nombreuses questions demeurent en suspens

Trois évêques pour une «opération vérité» en passe de devenir une affaire d’Etat. Ce lundi matin à Bruxelles, Mgr André Léonard, évêque de Malines-Bruxelles et deux de ses homologues Mgr Guy Harpigny (Tournai) et Mgr Johan Bonny (Anvers) ont eu la rude tâche de répondre aux faits révélés vendredi par la commission Adriaenssens, sur l’étendue des abus sexuels commis depuis les années 40 par des prêtres pédophiles, mais aussi des laïcs engagés ou des responsables d’associations catholiques dans le Royaume.

Comme prévu, la priorité affichée par l’épiscopat est d’assister les victimes et leurs proches. L’Eglise catholique belge, ont-ils promis, va désormais faire preuve d’une «disponibilité maximale» pour les victimes de prêtres pédophiles, a expliqué Mgr André-Joseph Léonard. «Une attention personnelle est la première chose que nous pouvons rétablir, dans le sillage du rapport, a-t-il poursuivi. Nous voulons nous engager à une disponibilité maximale pour les victimes». L’Eglise devrait rapidement constituer un nouveau centre d’accueil des plaintes. Des indemnisations seront également mises en place. Plus de 475 cas d’abus sexuels ont été recensés par la commission indépendante Adriaenssens constituée... par l’Eglise elle-même. Treize victimes se seraient suicidées. Sur plus de 400 abuseurs signalés, 186 sont identifiés et 91 encore en vie.

Belgique-abus-c-Keystone--469x239.JPGLa question la plus épineuse pour l’Eglise belge, confrontée à l’indignation du public et aux récriminations croissantes des fidèles, reste toutefois celle de la justice. Les trois évêques belges ont promis de transmettre aux instances judiciaires toutes les informations portant sur des cas non encore prescrits. En plus de l’instruction menée actuellement à Bruxelles, seize autres devraient suivre, suite aux dossiers transmis par la commission au parquet fédéral. Des révélations supplémentaires sont donc attendues.

La hiérarchie catholique a en revanche refusé de prendre position sur le cas emblématique de l’ex- évêque démissionnaire de Bruges Roger Vangheluwe, qui a quitté ses fonctions en avril après avoir reconnu des abus sexuels sur son propre neveu. Mgr Vangheluwe fait l’objet de nombreuses attaques, pour ne pas avoir de lui-même demandé à être défroqué, alors que son dossier est actuellement instruit au Vatican.

Il avait choisi, jusqu’à ce week-end, de se réfugier au monastère trappiste de Westvleteren, dans son ex-diocèse. Avant d’annoncer son départ samedi dans un communiqué. Les partisans d’une purge radicale dans les rangs de l’Eglise belge font remarquer qu’en Irlande, après la publication du rapport Murphy de novembre 2009 sur les abus sexuels au sein de l’Eglise, quatre évêques avaient démissionné.

Publié dans Décisions

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